Poissons d’eaux mortes
Aux indigents
Les oubliés à peine respirent entre les égouts
et le soleil flétrit et gonfle leur visage
au point de les défigurer.
Alors un jour ils oublient leur nom
et leur plus précieux souvenir.
Ce sont des morts qui méconnaissent leurs pas.
Des corps battus qui naufragés
tentent de s’en sortir.
Personne ne les entends, ils sont un cri qui disparaît
entre les fissures, la nuit et les fleuves.
Ce sont des poissons d’eaux mortes
qui se cachent dans leur chute.
Peces de aguas muertas
A los indigentes
Los olvidados apenas respiran entre cloacas
y el sol hincha y marchita sus rostros
hasta no reconocerse.
Entonces un día olvidan sus nombres
y su más preciado recuerdo.
Son muertos que desconocen sus pasos.
Cuerpos pegados que náufragos
intentan salvarse.
Nadie los oye, son un grito que desaparece
entre las grietas, la noche y los ríos.
Son peces de aguas muertas
que se esconden en su caída.
●
Bogotá, le 6
août 2020
À moi qui ai des idées répétitives
Ma pensée est une nébuleuse de mouches
où converge la
même idée à l’état larvaire
Je plonge dans le paysage d’un édifice qui se répète
entre des avenues de nuages qui exhalent une odeur de cadavre
et me laissent croire que je vis dans un cloaque
où poussent des roses et des tulipes comme des fleurs grimpantes
Où le silence n’existe pas à moins d’être du bruit
Je suis un tumulte dans un lieu où seul le cri est possible
pour briser avec le regard fixe la même réflexion
et la parole qui revient comme une vague
au rivage du temps
Bogotá, 06 de agosto de 2020
A mí que tengo ideas repetitivas
Mi pensamiento es una nebulosa de moscas
donde converge la
misma idea en estado larval
Me sumerjo en el paisaje de un edificio que se repite
entre avenidas de nubes que exhalan olor a cadáver
y me hacen creer que vivo al interior de una cloaca
donde brotan rosas y tulipanes como enredaderas
En la que el silencio no existe a menos que sea ruido
Soy estruendo en una estancia donde el grito es lo único posible
para romper con la mirada fija la misma cavilación
y la palabra que como una ola vuelve
a la orilla del tiempo