.......................................................................................................................................................................................... Photo S.C.
Tartares, Ouzbeks, Nénètses / tout le peuple ukrainien, / et même les Allemands de la Volga / attendent les traducteurs.
Et peut-être, en ce moment, / un Japonais / me traduit en turc / et atteint mon âme.

Ossip Mandelstam


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mercredi 15 juillet 2020

Bibiana Bernal (1985 - Colombie)




De ce côté
on n’entend aucun pas
aucun sanglot dans la chambre.
Par la fenêtre aucune branche ne pénètre.
Sur le mur aucune silhouette ne se dessine.
À aucun moment un chien ne vient saluer.
Aucun abîme ne dort dans ce lit.
Aucune lumière ne s’éteint sur mon visage.
Ici, comme là-bas, personne ne dit mon nom.




De este lado
no se oyen sollozos
ni pasos en la habitación.
Por la ventana no entran ramas.
En la pared no se estampan siluetas.
A ninguna hora viene un perro a saludar.
En esta cama no duerme un abismo.
La luz no se apaga en mi rostro.
Aquí, como allá, nadie dice mi nombre.

dimanche 26 mai 2019

Bibiana Bernal (1985 - Colombie)




Silence


Ne pas écrire sur les oiseaux
ni les photographier.
Juste assister à leur vol.
Abandonner l’intention
de les éterniser dans la parole et l’image.
Se perpétuer dans leur traversée
fugace du regard
Taire, avec les mains et les yeux.
Taire, non pas pour feindre le silence
qu’ils laissent sur leur passage
mais pour l’être.




Silencio

Ni escribir sobre los pájaros
ni fotografiarlos.
Sólo asistir a su vuelo.
Abandonar la intención
de eternizarlos en la palabra y la imagen.
Perpetuarse en la fugacidad
de su travesía por la mirada.
Callar, con las manos y con los ojos.
Callar, no para fingir el silencio
que dejan a su paso
sino para serlo.