.......................................................................................................................................................................................... Photo S.C.
Tartares, Ouzbeks, Nénètses / tout le peuple ukrainien, / et même les Allemands de la Volga / attendent les traducteurs.
Et peut-être, en ce moment, / un Japonais / me traduit en turc / et atteint mon âme.

Ossip Mandelstam


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samedi 12 octobre 2024

Mery Yolanda Sánchez (1956 - Colombie)

 


 

Les autres

Ils n’ont pas eu le temps d’avoir peur. Quand ils les ont coupés il y a d’abord eu la douleur, la bouche de la botte sur le visage. Vite le murmure de la scie s’est éloigné. Un oiseau a mangé le péché des viscères.

 

Leurs ombres suivent et ramassent les chapeaux dispersés par le vent.

 

Les femmes pissent n’importe où.

 

Les enfants sont devenus des vieux ligotés aux fils barbelés.

 

Trois territoires sous les éclats de rire des assassins.

 

Et leurs ombres aussi sont poursuivies, signalées et marquées par les oiseaux métalliques, maîtres du ciel.

 

Los otros

 

No alcanzaron a sentir miedo. Cuando los cortaron el dolor llegó primero, la boca de la bota en la cara. Pronto el susurro de la sierra fue lejano. Un pajarito almorzó los pecados de las vísceras.

 

Sus sombras siguen y recogen los sombreros que atajó el viento.

Las mujeres orinan cualquier lugar.

 

Los niños se volvieron ancianos amarrados a los alambres de púa.

 

Tres territorios debajo de las carcajadas de los asesinos.

 

Y sus sombras también son perseguidas, señaladas y marcadas desde los pájaros metálicos, dueños del cielo.

 


samedi 8 avril 2017

Vientre de luz/Ventre de lumière - Mery Yolanda Sánchez (1956)





Á quoi tu pensais


Á quoi tu pensais lorsqu’en fermant les yeux tu as laissé le poids de ton silence dans mille corps. Quand tu as déchargé tes viscères dans les toilettes et que tu t’es senti soulagé et libéré des plaintes que la terre éructe. Sur ton visage des signes sont restés, d’anciens regards étrangers. En toi aura grandi la cicatrice qui fait ressortir la ride morceaux du jeu au milieu du couchant. Tu n’es déjà plus un homme commun, tu n’auras jamais de nouvelles de ceux qui sont partis après toi. Tu n’imagineras pas les lettres que nous mordrons derrière le mur, ni comment nous apprendrons à séparer les consonnes et à éviter les adjectifs, parce que sur les lèvres des morts, la vérité est une erreur de plus.



En qué pensaste


Qué pensaste cuando al cerrar los ojos dejaste la carga de tu silencio en mil cuerpos. Cuando descargaste tus vísceras en el baño y te sentiste liviano y liberado de las quejas que eructa la tierra. En tu rostro quedaron señales, miradas pasadas y ajenas. Habrá crecido en ti la cicatriz que resalta la arruga pedazos del juego en la mitad del poniente. Ya ni siquiera eres un hombre común, ni sabrás nunca de los que se han ido después de ti. No imaginarás las cartas que mordemos detrás del muro, ni cómo aprendemos a separar consonantes y evitar adjetivos, porque en los labios de los muertos, la verdad es un error más.