.......................................................................................................................................................................................... Photo S.C.
Tartares, Ouzbeks, Nénètses / tout le peuple ukrainien, / et même les Allemands de la Volga / attendent les traducteurs.
Et peut-être, en ce moment, / un Japonais / me traduit en turc / et atteint mon âme.

Ossip Mandelstam


lundi 19 avril 2021

Viviana Restrepo (1985 - Colombie)


 

En ces premiers jours

déjà mon cœur pressentait la route de l’errance

 

J’ai aux pieds

les cicatrices dhommes d’avant,

ceux qui chantaient Azul

 

Je sais maintenant que ces vers ne m’appartiennent pas

 

que mon nom n’est pas un nom

 

mais un verbe qui oublie les adieux

et baise la terre

 

En esos días tempranos

mi corazón ya intuía la ruta de la errancia

 

Llevo en los pies

las cicatrices de hombres de antes

de los que cantaron Azul

 

Y ahora sé que esos versos no me pertenecen

 

que mi nombre no es nombre

 

sino un verbo que no se despide

y besa la tierra

 

 

Il y a quelque chose de très subtil et de très profond

à se retourner pour regarder le chemin parcouru…

Dulce María Loynaz

 

Ton ombre j’aime :

figure inconnue qui me visite.

 

La forme de ton nom j’aime :

            mutisme.

 

Le fleuve de la distance j’aime :

            exil.

 

Ton souvenir j’aime :

            poussière.

 

 Hay algo muy sutil y muy hondo en volverse

a mirar el camino andado…

Dulce María Loynaz

 

 Estoy amando tu sombra:

            desconocida figura que me visita.

 

Estoy amando la forma de tu nombre:

            la mudez.

 

Estoy amando el río de la distancia:

            un exilio.

 

Estoy amando tu recuerdo:

            polvo.