V
Les ongles coupés,
les dents
de lait, les peaux
arrachées avec
promptitude, les
habits amnésiques, la
sueur, l’encre
invisible du corps,
la syllabe ouverte
du sang
menstruel, le sperme
séché devenu
cicatrice de sel sur
le drap.
Toute cette
chronique illisible, huile
qui stagne bien au-dessous
des jours, qui se réchauffe
avec
une rage poisseuse.
Testament
empilé du corps,
dépouilles
et vertèbres
malingres, fluides
à moitié caillés.
Ce qui se consume,
mais ne
se mesure pas. Ce
que nous volent
les rats tandis que
nous dormons,
les miettes et les
grumeaux comme
de bref caillots
fermentés
dans le sommeil. La
peau, cette eau fine
que tous naviguent
avec la même peur.
V
Las uñas cortadas,
los dientes
de leche, los
pellejos arrancados
con diligencia, la
ropa amnésica, el
sudor, la tinta
invisible del cuerpo,
la sílaba abierta de
la sangre
menstrual, el semen
seco hecho
cicatriz de sal
sobre la sábana.
Toda esta crónica
ilegible, aceite
que se empoza muy
abajo
de los días, que se
calienta con
rabia pegostosa.
Testamento
amontonado del
cuerpo, despejos
y vértebras
enclenques y fluidos
a medio cuajar.
Lo que se gasta,
pero no
se mide. Lo que nos
roban
las ratas mientras
dormimos,
las migajas y los
grumos como
coágulos breves
fermentados
en el sueño. La
piel, esa agua delgada
que todos navegan
con el mismo miedo.