.......................................................................................................................................................................................... Photo S.C.
Tartares, Ouzbeks, Nénètses / tout le peuple ukrainien, / et même les Allemands de la Volga / attendent les traducteurs.
Et peut-être, en ce moment, / un Japonais / me traduit en turc / et atteint mon âme.

Ossip Mandelstam


samedi 8 avril 2017

Vientre de luz/Ventre de lumière - Mery Yolanda Sánchez (1956)





Á quoi tu pensais


Á quoi tu pensais lorsqu’en fermant les yeux tu as laissé le poids de ton silence dans mille corps. Quand tu as déchargé tes viscères dans les toilettes et que tu t’es senti soulagé et libéré des plaintes que la terre éructe. Sur ton visage des signes sont restés, d’anciens regards étrangers. En toi aura grandi la cicatrice qui fait ressortir la ride morceaux du jeu au milieu du couchant. Tu n’es déjà plus un homme commun, tu n’auras jamais de nouvelles de ceux qui sont partis après toi. Tu n’imagineras pas les lettres que nous mordrons derrière le mur, ni comment nous apprendrons à séparer les consonnes et à éviter les adjectifs, parce que sur les lèvres des morts, la vérité est une erreur de plus.



En qué pensaste


Qué pensaste cuando al cerrar los ojos dejaste la carga de tu silencio en mil cuerpos. Cuando descargaste tus vísceras en el baño y te sentiste liviano y liberado de las quejas que eructa la tierra. En tu rostro quedaron señales, miradas pasadas y ajenas. Habrá crecido en ti la cicatriz que resalta la arruga pedazos del juego en la mitad del poniente. Ya ni siquiera eres un hombre común, ni sabrás nunca de los que se han ido después de ti. No imaginarás las cartas que mordemos detrás del muro, ni cómo aprendemos a separar consonantes y evitar adjetivos, porque en los labios de los muertos, la verdad es un error más.