.......................................................................................................................................................................................... Photo S.C.
Tartares, Ouzbeks, Nénètses / tout le peuple ukrainien, / et même les Allemands de la Volga / attendent les traducteurs.
Et peut-être, en ce moment, / un Japonais / me traduit en turc / et atteint mon âme.

Ossip Mandelstam


vendredi 7 avril 2017

Vientre de luz/Ventre de lumière - Lucía Estrada (1980)





XXII


L’ombre de ta main quand tu écris: cendre que le vent parcourt
et pousse au-delà des ruines du désir.
Vide qu’on n’atteint pas, aveugle rumeur qui s’éloigne
comme un signe impossible,
comme des mots qui se cassent contre le cercle des lèvres
et ne signifient plus rien.

L’arbre que tu nommes – son obscure palpitation
dans le sang – est l’exil
bien que ses racines t’enfoncent dans la terre,
bien que ses feuilles t’approchent de l’air,
bien que son silence te parle encore une fois
de l’incertitude de tes pas,
de la permanence.


XXII


La sombra de tu mano cuando escribe: ceniza que el viento recorre
y empuja más allá de las ruinas de tu deseo.
Vacío que no se alcanza, ciego rumor que se aleja
como una señal imposible,
como palabras que se rompen contra el cerco de unos labios
y ya nada significan.

El árbol que nombras – su oscuro pálpito
en la sangre – es el exilio
aunque sus raíces te hundan en la tierra,
aunque sus hojas te acerquen el aire,
aunque su silencio te hable una vez más
de la incertidumbre de tus pasos,
de la permanencia.