.......................................................................................................................................................................................... Photo S.C.
Tartares, Ouzbeks, Nénètses / tout le peuple ukrainien, / et même les Allemands de la Volga / attendent les traducteurs.
Et peut-être, en ce moment, / un Japonais / me traduit en turc / et atteint mon âme.

Ossip Mandelstam


samedi 11 octobre 2014

José Emilio Pacheco (1939-2014, Mexique)





En poésie il n’y a pas de fin heureuse.
Les poètes finissent
par vivre leur folie.
Et ils sont démembrés comme des bœufs
(c’est arrivé à Darío).
Ou bien ils sont lapidés et finissent
jetés à la mer ou avec des cristaux
de cyanure dans la bouche.
Ou morts d’alcoolisme, drogue, misère.
Ou ce qui est pire : poètes officiels,
habitants amers d’un sarcophage
appelé Œuvres Complètes.

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En la poesía no hay final feliz.
Los poetas acaban
viviendo su locura.
Y son descuartizados como reses
(sucedió con Darío).
O bien los apedrean y terminan
arrojándose al mar o con cristales
de cianuro en la boca.
O muertos de alcoholismo, drogadicción, miseria.
O lo que es peor: poetas oficiales,
amargos pobladores de un sarcófago
llamado Obras Completas.