.......................................................................................................................................................................................... Photo S.C.
Tartares, Ouzbeks, Nénètses / tout le peuple ukrainien, / et même les Allemands de la Volga / attendent les traducteurs.
Et peut-être, en ce moment, / un Japonais / me traduit en turc / et atteint mon âme.

Ossip Mandelstam


dimanche 28 septembre 2014

Víctor Rodríguez Núñez (1955 - Cuba)







l’infirmière échoue l’accent ne l’aide pas
trois piqûres sans trouver le sang
c
est clair qu’elle néchangerait pas ton urine
pour tout l’or du monde
le lait rouge caillé
refuse d’être encapsulé dans du verre
le médecin te tâte les testicules
c
est clair qu’il meurt d’envie de faire ton autopsie
les veines s’échappent de l’aiguille sans aimant
ce doit être la glaciation incandescente



/

demain tu t’en vas
                             comme un coup de poignard
cette nuit ne passera pas
à l’aube tout aura guéri
avec un givre rouge
ton haleine dans la distance
                                            se brisera
sous les coups de fouet du ciel
nous continuerons de parler en saignant
sur ce tranchant courbe

/

ton destin coïncide
avec le rat musqué qui remonte
ce courant obscur
par simple contraste avec la neige
et tu n’imites pas l’être
parce qu’au croisement
il abandonne la beauté et s’en va
par l’autre chemin
pourtant il te rappelle d’oublier
quelque chose mis dans le feu

/


assonance fatale
                           chamboulée avec la neige
la célébrité peut venir
rauque comme un phoque
sur la pierre éclaboussée de soleil
assonance totale
                           chamboulée avec la gloire
la mort peut venir
rauque comme le gardien qui s’est endormi
sur la chaise électrique