.......................................................................................................................................................................................... Photo S.C.
Tartares, Ouzbeks, Nénètses / tout le peuple ukrainien, / et même les Allemands de la Volga / attendent les traducteurs.
Et peut-être, en ce moment, / un Japonais / me traduit en turc / et atteint mon âme.

Ossip Mandelstam


jeudi 13 septembre 2012

Raúl Zurita (1950 – Chili)


Inscription 178

Maintenant te parlent les brisants de ta vie
Ils te parlent des fausses Ithaque
du naufrage sur des côtes lointaines
de ta fatigue te repliant vers les vagues
Ils te disent que plus loin est le bout
de la terre
que là-bas la mer s’effondre et que les bateaux
n’en sont jamais revenus
Dans ta propre nuit te parlent les peurs

Que ces poèmes alors résonnent comme quelque chose
qui se réveille
comme quelque chose qui est en toi, quelque chose qui traverse
la mer et se réveille.


Inscripción 178

Te hablan ahora las rompientes de tu vida
Te cuentan de las falsas Itacas
del naufragio en costas remotas
de tu cansancio doblándote hacia las olas
Te dicen que más allá está el final
de la tierra
que allí el mar se derrumba, que tu mar
amado se derrumba y que los barcos
nunca han vuelto
Te hablan en tu propia noche los temores

Que suenen entonces como algo que se
despierta estos poemas
como algo que está en ti, como algo que cruce
el mar y se despierta.