.......................................................................................................................................................................................... Photo S.C.
Tartares, Ouzbeks, Nénètses / tout le peuple ukrainien, / et même les Allemands de la Volga / attendent les traducteurs.
Et peut-être, en ce moment, / un Japonais / me traduit en turc / et atteint mon âme.

Ossip Mandelstam


lundi 20 août 2012

José Ángel Leyva (1958 - Mexique)





Il marche sur des cimes de béton et d’acier
suivi de son ombre
Perçoit cette obscurité baveuse dans ses contours
    son regard trouble d’esquisse
Comme un chien de garde il guette impatient son squelette



Parmi les grottes urbaines il rêve
comme une chauve-souris assoiffée
boire la réalité du bec des oiseaux
mais finir par sucer son propre sang



Rien qu’un morceau d’incohérence
         étaient les hommes
Féroces petits dieux
Tumulte de dessins animés



Le plaisir te brûlera comme la peur
qui se nourrit dans ton sperme
et défèque dans tes nerfs
Te feront mal les systoles de luxure
Comme une meute affamée déchire
encore et encore tes mensonges féroces



Ici
         comme l’araignée suspendue à sa bave
         je scrute mon ombre
tisse le filet où je m’attrape



Je suis
         un faisceau de clés
         pour ouvrir toutes les portes
         qui ne donnent nulle part




De Catulle en exil/ Catulo en el destierro  Editions L’Oreille du Loup, 2008