Une ville englobe mes yeux…
Je m’arrête
Je contemple les voitures
La rue est une ombre affamée
qui se lève à pas de loup
et qui m’exècre la cervelle
Un chien se suicide/ je porte à ma bouche le repas
Les heures se transfigurent
Les maisons s’émiettent
Les ciels se morcèlent
La mer reçoit des champignons comme des taches cubistes
Une fleur se penche à la fenêtre
La lune marche tristement avec les hommes sur le dos
J’aime l’amour nocturne / qui s’amplifie / à chaque pas de la nausée
Ma bouche est une découverte qui déborde
de pulsions et de failles
faite pour l’océan
et le nid des oiseaux tristes
Una ciudad me abarca los ojos
Me detengo
Contemplo los autos
La calle es una sombra hambrienta
que se levanta a puntillas
y me excreta los sesos
Un perro se suicida/ me llevo el yantar a la boca
Se transfiguran las horas
Se desmigajan las casas
Se desmenuzan los cielos
El mar recibe hongos como manchas cubistas
Una flor se asoma por la ventana
La luna camina triste con los hombres a cuestas
Amo el amor nocturno / que se agiganta / a cada paso de la náusea
Mi boca es un hallazgo desbordante
de pulsiones y quebradas
hecha para el océano
y para el nido de los pájaros tristes