Pourquoi choisit-on de mourir n’importe quel jour ?
Il est impossible de le savoir
mais le jour brûle et la nuit semble ne jamais venir
leur nuit ou la nôtre
quelle importance,
mais un arbre tourne en rond
et une famille
tombe lentement de ses branches.
Tendre la main à la lumière et la goûter
porter la bouche au doigt
et dire au monde
que c’est l’heure parfaite,
la conjonction des astres
qui s’alignent paresseusement
dans l’oranger asséché du patio ;
et mourir comme ça,
comme l’amadou d’un palmier
brodé de fourmis et de silence.
Personne ne compte puisqu’en réalité
rien ne compte quand la vie
continue pleine de monde et d’astres
et les fenêtres regardent les jours brûler
et pour les oiseaux nous sommes
cette vague présence qui, comme un arbre,
s’enroule lentement
et personne ne souffre.
On est
et voilà ! Ensuite plus rien,
une petite vibration dans le vent,
la rumeur des oiseaux qui piaillent
un arbre a disparu !
et nous comme des palmiers
comme si cela avait de l’importance
comme si c'était vrai.
Del por qué se elige morir un día cualquiera
Es improbable saberlo
pero el día arde y pareciera nunca llegar la noche
su noche o la nuestra
no importa,
pero un árbol gira en redondo
y una familia
cae lentamente de sus ramas.
Sacar la mano a la luz y probarla
llevarse la boca al dedo
y decirle al mundo
que es la hora perfecta,
la conjunción de los astros
aliñados perezosamente
en el naranjo reseco del patio;
y así morir,
como yesca de palmera
bordado de hormigas y silencio.
Nadie importa porque en realidad
nada importa cuando la vida
sigue llena de mundo y de astros
y las ventanas miran arder los días
y para los pájaros somos
aquella vaga presencia que, como árbol,
se enrosca lentamente
y a nadie sufre.
Se es y
¡voilá! después nada,
una pequeña vibración en el viento,
el cotilleo de los pájaros que graznan
¡un árbol se ha esfumado!
y nosotros como palmeras
como si importara
como si fuera cierto.