.......................................................................................................................................................................................... Photo S.C.
Tartares, Ouzbeks, Nénètses / tout le peuple ukrainien, / et même les Allemands de la Volga / attendent les traducteurs.
Et peut-être, en ce moment, / un Japonais / me traduit en turc / et atteint mon âme.

Ossip Mandelstam


samedi 8 avril 2017

Vientre de luz/Ventre de lumière - Amparo Osorio (1951)




Inventaire


Rien ne t’a appartenu.

Tu n’as fait qu’imaginer une maison et la lune.
Le feu vacillant de la flamme.
La nuit messagère
haute dans la solitude de tes étoiles.

L’ombre parfaite et fidèle dictant
le pas des constellations.
La musique de l’eau…
Tu le sais maintenant.
Les mains deviennent pâles.
Tu observes le temps de ton corps,
le temps des fleuves,
le temps des ruines.

Tu aimerais juste dormir
sans prononcer le dernier mot.
Juste le désir
de ne plus regarder et de détacher les bras.
Rien que ça suffirait…
Mais tu ne sais pas comment.


Inventario


Nada fue tuyo.

Sólo imaginaste una casa y la luna.
El fuego vacilante de la llama.
La mensajera noche
alta en la soledad de tus estrellas.

La sombra perfecta y fiel dictando
el paso de las constelaciones.
La música del agua…
Ahora lo sabes.
Palidecen las manos.
Miras el tiempo de tu cuerpo,
el tiempo de los ríos,
el tiempo de las ruinas.

Basta que quisieras dormir
sin pronunciar la última palabra.
Que sólo desearas
ya no mirar y desatar los brazos.
Sólo eso bastaría…
Pero no sabes cómo.