Je me déshabille
en pensant à la haute mer
aux créatures qui naissent dans les fils métalliques
aux persiennes détissées
aux navires
sans repos.
Il a plu ce matin dans le cimetière
et personne n’est venu
flairer les petits enfants
de la mort.
Me desvisto
pensando en altamar
las criaturas naciendo en los alambres
las persianas destejidas
sin reposo
las naves.
Ha llovido en el cementerio esta mañana
y nadie se acercó
a olerle los hijitos
a la muerte.
●
SMOKING KILLS
Je lis
cette phrase
juste au moment où je commençais
à écrire en fumant.
Parlant de Rome
je me dis
quand je vois dans les vitres
les vieux ouvriers de Dieu
l’aidant à porter les taureaux pour le grand spectacle
et là-bas vont
ceux du peuple et ceux du château
s’affronter dans un duel d’éclats de rire.
Ne détruis pas l’organe qui donne sens à ta vie
(te dis à l’oreille
ta voix pieuse)
je répète et traduit
Fumer tue
mais la mort invite à rire, à rêver d’autres lieux.
Dans tous mes rêves, il pleut
et la pluie éteint la fumée.
Ma cigarette n’est pas éternelle,
c’est pour ça qu’elle me tente.
SMOKING KILLS
Leo
esta frase
justo cuando empezaba a escribir
fumando.
Hablando de Roma
me digo
cuando veo en los cristales
los viejos peones de Dios
ayudándolo a cargar a los toros para el gran espectáculo
y allá van
los del pueblo y los del castillo
a enfrentarse en un duelo de carcajadas.
No dañes al órgano que da sentido a tu vida
(te dice al oído
tu voz piadosa)
repito y traduzco
Fumar mata
pero la muerte invita a reír, a soñar con otros lugares.
En todos mis sueños, llueve
y la lluvia apaga el humo.
Mi cigarro no es eterno,
por eso me tienta.