Au fond
je déteste les femmes
je ne supporte pas de les voir
aller et venir
aller et venir
avec leurs sacs Zara plein de tupperwares
pour conserver des biscuits,
des légumes,
la nourriture de leurs gosses.
Je ne supporte pas
leur façon de regarder avec stoïcisme
le visage du malheur
de parler sobrement avec les voisins
de pardonner
l’indifférence absolue de leur enfant.
Je ne supporte pas leurs sourires
leur manie d’aller chez le coiffeur
avant un rendez-vous
la critique
la douleur
l’expectative
la mort.
Les femmes réveillent ma misogynie
au feu rouge
je les vois traîner leur bébé dans des poussettes
et sourire en haussant les épaules
à cause de l’absence du père.
Je les vois garder leur calme les dimanches
tandis que leur marie regardent
le foot à la télévision.
On devrait enterrer les femmes
loin de leur réalité fabriquée
loin de leur langue
et de l’intelligence qu’elles n’utilisent pas
ou leur donner un break à Disneyland
c’est ce que je me dis en répondant
aux messages que mon ex a eu la bonne idée de m’écrire
à trois heures du matin
juste parce qu’il se sentait seul.
En el fondo
yo odio a las mujeres
no soporto verlas
ir y venir
ir y venir
con sus bolsas de Zara llenas de tuppers
que guardan galletas,
verduras,
la comida de los hijos.
No soporto
su manera de mirar con estoicismo
la cara de la desgracia
de hablar con los vecinos sobrias
de perdonar
la indiferencia absoluta del hijo.
No soporto sus sonrisas
sus visitas a la peluquería
antes de una cita
la crítica
el dolor
la expectativa
la muerte.
Las mujeres despiertan mi misoginia
en las paradas de los semáforos
las veo arrastrar carros con bebés
y sonreír encogiéndose de hombros
por la ausencia del padre.
Las veo mantener la calma los domingos
mientras sus maridos miran
el fútbol por televisión.
Deberían enterrar a las mujeres
lejos de su realidad fabricada
lejos de sus lenguas
y de la inteligencia que no usan
o darles un respiro en Disneylandia
digo yo mientras contesto
los mensajes que a mi ex se le ocurrió escribir
a las tres de la mañana
únicamente porque se sintió solo.