.......................................................................................................................................................................................... Photo S.C.
Tartares, Ouzbeks, Nénètses / tout le peuple ukrainien, / et même les Allemands de la Volga / attendent les traducteurs.
Et peut-être, en ce moment, / un Japonais / me traduit en turc / et atteint mon âme.

Ossip Mandelstam


mercredi 15 juillet 2020

Bibiana Bernal (1985 - Colombie)




De ce côté
on n’entend aucun pas
aucun sanglot dans la chambre.
Par la fenêtre aucune branche ne pénètre.
Sur le mur aucune silhouette ne se dessine.
À aucun moment un chien ne vient saluer.
Aucun abîme ne dort dans ce lit.
Aucune lumière ne s’éteint sur mon visage.
Ici, comme là-bas, personne ne dit mon nom.




De este lado
no se oyen sollozos
ni pasos en la habitación.
Por la ventana no entran ramas.
En la pared no se estampan siluetas.
A ninguna hora viene un perro a saludar.
En esta cama no duerme un abismo.
La luz no se apaga en mi rostro.
Aquí, como allá, nadie dice mi nombre.