Port en ruine
Si
tu savais qu’en dehors de la maison,
attaché
à la rive du port en ruine,
il
y a un fleuve brûlant
comme
les trottoirs.
Quand
il touche la terre
c’est
comme un désert qui s’effondre
et
il ramène de l’herbe en feu
pour
qu’elle grimpe le long des murs,
bien
que tu aies l’impression
que
le mur troublé par les lierres
soit
un miracle de l’humidité
et
non des cendres de l’eau.
Si
tu savais
que
le fleuve n’est pas fait d’eau
et n’apporte ni bateaux
et n’apporte ni bateaux
ni
bois,
juste de petites algues
qui grandissent dans la poitrine
d’hommes endormis.
juste de petites algues
qui grandissent dans la poitrine
d’hommes endormis.
Si
tu savais que ce fleuve coule
et qu’il est comme nous,
ou comme tout ce qui tôt ou tard
doit s’enfoncer dans la terre.
et qu’il est comme nous,
ou comme tout ce qui tôt ou tard
doit s’enfoncer dans la terre.
Tu
ne sais pas,
mais
moi je l’ai déjà vu
cela
fait partie des choses
qui
lorsqu’elles s’en vont
semblent rester.
Puerto
quebrado
Si supieras que afuera de
la casa,
atado a la orilla del
puerto quebrado,
hay un río quemante
como las aceras.
Que cuando toca la tierra
es como un desierto al
derrumbarse
y trae hierba encendida
para que ascienda por las
paredes,
aunque te des a creer
que el muro perturbado
por las enredaderas
es milagro de la humedad
y no de la ceniza del
agua.
Si supieras
que el río no es de agua
y no trae barcos
ni maderos,
sólo pequeñas algas
crecidas en el pecho
de hombres dormidos.
Si supieras que ese río
corre
y que es como nosotros
o como todo lo que tarde
o temprano
tiene que hundirse en la
tierra.
Tú no sabes,
pero yo alguna vez lo he
visto
hace parte de las cosas
que cuando se están yendo
parece que se quedan.
▼
Labyrinthe
Je sais
que nous marchons sur des chemins parallèles
vers le
centre de quelque chose.
Mais
pendant qu’il fait nuit en toi et en moi
il n’y a
déjà plus de retour.
Tu
n’ignores pas que pour Ariane
le fil
était une façon de parvenir à l’intérieur.
Laberintos
Sé que caminamos por vías
paralelas
hacia el centro de algo.
Pero mientras anochece en
ti y en mí
ya no hay retorno.
No ignoras que para
Ariadna
el
hilo era una forma de llegar adentro.