.......................................................................................................................................................................................... Photo S.C.
Tartares, Ouzbeks, Nénètses / tout le peuple ukrainien, / et même les Allemands de la Volga / attendent les traducteurs.
Et peut-être, en ce moment, / un Japonais / me traduit en turc / et atteint mon âme.
Ossip Mandelstam
Tartares, Ouzbeks, Nénètses / tout le peuple ukrainien, / et même les Allemands de la Volga / attendent les traducteurs.
Et peut-être, en ce moment, / un Japonais / me traduit en turc / et atteint mon âme.
Ossip Mandelstam
mercredi 24 juin 2015
Yirama Castaño Güiza (1964 – Colombie)
Contrairement à ce que certains
peuvent penser ou écrire
la poésie sert à profaner.
Et ce verbe signifie beaucoup plus
que retirer la terre des morts
ou arriver jusqu’au tu après
avoir creusé dans le je
ou épier par la fente du paradis.
Profaner c’est habiter le silence
pour lui donner la forme d’une bouche rouge.
Opuesto a lo que algunos
puedan pensar o escribir
la poesía sirve para profanar.
Y este verbo es mucho más
que sacar la tierra de los muertos
o llegar hasta el tú después
de excavar en el yo
o espiar por la rendija del paraíso.
Profanar es habitar el silencio
para darle forma de boca roja.
●
L’heure nue
cicatrise la fissure et la vengeance.
Un silence âpre provoque la fièvre,
la minceur des cendres.
Un souffle suffit
pour initier le sacrifice des masques.
La desnuda hora
cicatriza la grieta y la venganza.
Un áspero silencio provoca la fiebre,
la delgadez de las cenizas.
Basta un soplo
para iniciar el sacrificio de las máscaras.